La Spécificité du psychologue du travail

Une posture bienveillante et neutre

Développer le pouvoir d’agir et d’être

Le travail n’est pas une simple exécution qui se répète, même dans le cas de postes de travail à la chaîne.

Le code de déontologie engage le psychologue dans une posture bienveillante et neutre au regard des salariés, de la hiérarchie de l’entreprise contrairement à d’autres consultants en organisation.

Dans sa pratique quotidienne le psychologue interroge directement le travail lui-même, comme engagement, affrontement au réel au-delà des aspects de motivation, d’identification, de reconnaissance : qu’est-ce que la personne au travail doit ou aura à mettre en œuvre pour faire face aux multiples variables qui n’auront pas été définies dans les procédures,  les formations les consignes formalisées ou dites ? L’objectif du psychologue du travail est de maintenir ou développer le pouvoir d’agir et d’être, celui qui donne le sentiment d’être responsable de ses propres actions dans son travail.

Le travail n’est pas une simple exécution qui se répète, même dans le cas de postes de travail à  la chaîne. Quand la personne peut innover dans la réalisation de son travail réel, optimiser son geste, trouver une autre économie psychique, elle maintient une source de plaisir. Au contraire, quand cette créativité est empêchée, c’est la répétition qui prend le dessus et pousse la personne vers la souffrance au travail. Le psychologue s’attache à toujours recentrer le débat sur le travail. Si le travail va mal, une explication existe et le salarié est rarement seul responsable d’une situation. Par exemple, sans raison apparente pourquoi le turn-over est-il devenu permanent sur un poste ? Discerner la juste finalité des demandes implique pour le psychologue de garder une démarche de questionnement permanente quant à sa pratique clinique et son approche  institutionnelle.

Champs de compétences et d’action :

individuel et entreprise

Développement personnel

Un psychologue du travail est un psy dont la spécialité est le travail. Il existe différents champs de la psychologie. Par exemple, on distingue la psychologie sociale, la psychologie cognitive, la psychologie comportementale, la neuropsychologie…

La psychologie du travail fait le lien entre les différents champs de la psychologie et leur transfert dans la sphère professionnelle. La richesse de cette spécialité repose sur la transversalité du travail entre les sphères individuelles, collectives et organisationnelles.

Par exemple, le domaine du développement personnel s’intéresse aux dimensions psychologiques qui composent l’individu, lui permettant son accomplissement (reconnaissance, engagement, satisfaction au travail…).

Consultations individuelles

Le psychologue du travail propose des consultations individuelles permettant de faire le point sur une situation ou une problématique conflictuelle. Ces rencontres offrent l’occasion de les dépasser en réalisant un travail sur soi grâce à un accompagnement psychologique spécifique, d’élaborer ou simplement prendre le temps de penser à son projet de vie professionnel. Est-il en cohérence avec ma vie familiale ? Et si je me ré-orientais et si je faisais une formation ? Comment choisir entre un bilan de compétence, une formation, un coaching de projet de vie…

Conseil, Appui, Soutien aux entreprises…

Le psychologue du travail conseille l’organisation sur la prévention des Risques Psycho-Sociaux (RPS), appuie l’entreprise dans l’objectif de la Qualité de Vie au Travail (QVT). Ici, réside la difficulté de la psychologie du travail car il faut réussir à situer la personne dans l’intérêt du groupe et le groupe dans l’intérêt de l’individu. Aujourd’hui, les médias soulignent souvent les aspects négatifs des choses qui vont mal (burn-out, bore-out…), plutôt que de présenter ce qui va bien, ce qui progresse (organisation participative, entreprise libérée). Or, il est important de savoir que la prise de conscience de la Santé au Travail et des facteurs qui améliorent les conditions de travail est en marche. Des chefs d’entreprise ont compris que la santé et le bien-être de leurs collaborateurs constituaient un atout, non seulement sur le plan humain et moral, mais aussi sur le plan économique et social.

Les outils du psychologue du travail

Méthodologie

Une solide formation théorique, issue du courant français de la clinique de l’activité porté par des auteurs tels que Yves Clot, Dominique Lhuilier, Katia Kostulsky ou Christophe Dejours pour la psychodynamique du travail, et encore Henri Wallon comme précurseur de la psychologie du développement permet de construire la méthodologie du psychologue, de renforcer le SEP (Self Personnal Efficacity) concept du canadien Albert Bandura, confirmer les théories sur la motivation au travail dont celle des américains Deci & Ryan (Self Determination Theory) et bien d’autres encore !

Le psychologue du travail utilise toujours l’observation et l’entretien. Selon la situation, il s’aide également d’outils tels que les tests, pour encadrer un accompagnement individuel. Quelle que soit la problématique, il analyse à la fois la demande et le travail. Il met en débat ce qui ne va pas sans oublier de préciser ce qui va au moyen des groupes de travail, lorsqu’il est en entreprise afin de permettre aux malentendus de devenir mal entendus.

Le travail du psychologue du travail est encadré par une charte déontologique et la validation universitaire scientifique de sa formation au terme de cinq années d’enseignement et d’apprentissage.

Code  déontologique du psychologue

EXTRAIT DU CODE DE DÉONTOLOGIE DES PSYCHOLOGUES

Actualisation du Code de déontologie des psychologues de mars 1996. Février 2012

Le respect de la personne dans sa dimension psychique est un droit inaliénable. Sa reconnaissance fonde l’action des psychologues.

PRÉAMBULE

L’usage professionnel du titre de psychologue est défini par l’article 44 de la loi n°85 – 772 du 25 juillet  1985 complété par l’article 57 de la loi n° 2002 303 du 4 mars 2002 qui fait obligation aux psychologues de s’inscrire sur les listes ADELI.

Le présent Code de déontologie est destiné à servir de règle aux personnes titulaires du titre de psychologue, quel que soient leur mode et leur cadre d’exercice, y compris leurs activités d’enseignement et de recherche. Il engage aussi toutes les personnes, dont les enseignants-chercheurs en psychologie (16ème section du Conseil National des Universités), qui contribuent à la formation initiale et continue des psychologues. Le respect de ces règles protège le public des mésusages de la psychologie et l’utilisation de méthodes et techniques se réclamant abusivement de la psychologie.

Les organisations professionnelles signataires du présent Code s’emploient à le faire connaître et à s’y référer. Elles apportent, dans cette perspective, soutien et assistance à leurs membres.

PRINCIPES GÉNÉRAUX

La complexité des situations psychologiques s’oppose à l’application automatique de règles. Le respect des règles du présent Code de Déontologie repose sur une réflexion éthique et une capacité de discernement, dans l’observance des grands principes suivants :

Principe 1 : Respect des droits de la personne

Le psychologue réfère son exercice aux principes édictés par les législations nationale, européenne et internationale sur le respect des droits fondamentaux des personnes, et spécialement de leur dignité,

De leur liberté et de leur protection. Il s’attache à respecter l’autonomie d’autrui et en particulier ses possibilités d’information, sa liberté de jugement et de décision. Il favorise l’accès direct et libre de toute personne au psychologue de son choix. Il n’intervient qu’avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées. Il préserve la vie privée et l’intimité des personnes en garantissant le respect du secret professionnel. Il respecte le principe fondamental que nul n’est tenu de révéler quoi que ce soit sur lui-même.

Principe 2: Compétence

Le psychologue tient sa compétence:

– de connaissances théoriques et méthodologiques acquises dans les conditions définies par la loi relative à l’usage professionnel du titre de psychologue;

– de la réactualisation régulière de ses connaissances;

– de sa formation à discerner son implication personnelle dans la compréhension d’autrui. Chaque psychologue est garant de ses qualifications particulières. Il définit ses limites propres compte tenu de sa formation et de son expérience. Il est de sa responsabilité éthique de refuser toute intervention lorsqu’il sait ne pas avoir les compétences requises. Quel que soit le contexte de son intervention et les éventuelles pressions subies, il fait preuve de prudence, mesure, discernement et impartialité.

Principe 3 : Responsabilité et autonomie

Outre ses responsabilités civiles et pénales, le psychologue a une responsabilité professionnelle. Dans le cadre de sa compétence professionnelle, le psychologue décide personnellement du choix et de l’application des méthodes et techniques qu’il conçoit et met en œuvre et des avis qu’il formule. Il peut remplir différentes missions et fonctions : il est de sa responsabilité de les distinguer et de les faire distinguer.

Principe 4 : Rigueur

Les modes d’intervention choisis par le psychologue doivent pouvoir faire l’objet d’une explicitation raisonnée et d’une argumentation contradictoire de leurs fondements théoriques et de leur construction. Le psychologue est conscient des nécessaires limites de son travail.

Principe 5 : Intégrité et probité

Le psychologue a pour obligation de ne pas exploiter une relation professionnelle à des fins personnelles, religieuses, sectaires, politiques, ou en vue de tout autre intérêt idéologique.

Principe 6 : Respect du but assigné

Les dispositifs méthodologiques mis en place par le psychologue répondent aux motifs de ses interventions, et à eux seulement. En construisant son intervention dans le respect du but assigné, le psychologue prend notamment en considération les utilisations qui pourraient en être faites par des tiers.